Un récent rapport du Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à la santé a suscité des critiques de la part des experts en réduction des méfaits du tabac (RMM) pour sa position négative sur le vapotage et d’autres produits à risque réduit en nicotine, connus pour entraîner une baisse des taux de tabagisme. La Coalition of Asia Pacific Tobacco Harm Reduction Advocates (CAPHRA), qui représente les défenseurs de la RMM dans toute la région Asie-Pacifique, estime que le rapport est mal avisé et pourrait mettre en danger des millions de fumeurs à la recherche d’alternatives plus sûres.
Dans un communiqué de presse, la CAPHRA a déclaré que le rapport constituait un pas en arrière néfaste dans la lutte mondiale contre les décès liés au tabagisme et s’est inquiétée du fait que le rapport ignore les preuves scientifiques croissantes soutenant le vapotage comme une alternative moins nocive au tabagisme. Nancy Loucas, coordinatrice exécutive de la CAPHRA, a fait valoir qu’en diabolisant ces produits, l’ONU condamne les fumeurs à une exposition continue aux toxines nocives de la fumée de cigarette.
Les principales failles du rapport ont été résumées comme suit :
Mépris de la réduction des méfaits : le rapport ne reconnaît pas le rôle important des stratégies de réduction des méfaits du tabac dans la santé publique.
Négliger les utilisateurs finaux : il néglige les droits et la santé des fumeurs, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI), tout en ignorant les preuves scientifiques reproductibles.
Déformation des preuves : le rapport présente des données de manière sélective, en ignorant les études complètes prouvant l'efficacité du vapotage dans le sevrage tabagique.
Préoccupations liées aux droits de l'homme : en préconisant des restrictions sur les produits à base de nicotine plus sûrs, le rapport limite le droit des adultes à choisir des alternatives moins nocives.
Conformément aux recommandations d'autres groupes THR, CAPHRA appelle à des réglementations pragmatiques et fondées sur la science qui soutiennent la santé publique et protègent le droit des fumeurs à accéder à des alternatives plus sûres. Ces experts exhortent l'ONU et l'OMS à s'engager auprès des défenseurs de la réduction des risques et à reconsidérer les recommandations du rapport, qui pourraient avoir un impact négatif sur les objectifs de santé mondiale.
Les données des pays qui ont adopté la THR parlent d’elles-mêmes
En fait, dans sa soumission à la consultation sur le rapport en 2023, la World Vapers Alliance (WVA) avait souligné que l’article 1(d) de la CCLAT mettait l’accent sur la nécessité d’intégrer des stratégies de réduction des risques dans des efforts plus larges de lutte antitabac, en s’attaquant à la fois à l’offre et à la demande. La WVA a ajouté qu’en fait, des données provenant de pays comme la Suède, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande et le Japon montrent que l’adoption d’alternatives au tabac moins nocives a contribué de manière significative à la réduction des taux de tabagisme dans ces régions.
Malgré les efforts déployés à l’échelle mondiale, le tabagisme reste un défi de santé publique majeur, avec plus d’un milliard de personnes dans le monde qui fument encore, en particulier dans les pays les moins riches. Cela entraîne environ 8 millions de décès par an. Pour faire face efficacement à cette crise, il est essentiel que des organisations comme l’ONU et l’OMS intègrent des stratégies de réduction des risques dans leurs futures initiatives, visant à réduire les taux de tabagisme et les conséquences sanitaires qui y sont associées.
Au Royaume-Uni, les stratégies de réduction des risques se sont élargies pour inclure le vapotage comme outil clé pour réduire les taux de tabagisme. Au cours de la dernière décennie, les taux de tabagisme au Royaume-Uni ont chuté de plus de 29 %, une baisse qui coïncide avec l’essor du vapotage. Cette baisse est deux fois plus rapide que la moyenne de l’UE. En 2023, le gouvernement britannique a lancé le programme « Swap to Stop », qui encourage les fumeurs à passer de la cigarette au vapotage. Cette initiative souligne encore davantage l’approbation du gouvernement britannique du vapotage comme une alternative moins nocive au tabagisme, visant à améliorer la santé publique et à réduire la prévalence du tabagisme.
Au Japon, l’introduction de produits à chauffer sans brûler a entraîné une baisse de 43 % des ventes de cigarettes entre 2016 et 2021. De nombreux fumeurs au Japon sont passés de la cigarette à ces alternatives moins nocives, réduisant ainsi considérablement les taux de tabagisme. Ce changement souligne le succès des stratégies de réduction des risques, qui offrent des alternatives plus sûres et des politiques de soutien pour minimiser les risques pour la santé liés au tabagisme. En plus des efforts similaires déployés dans des pays comme la Suède et le Royaume-Uni, l’expérience du Japon démontre comment proposer des options moins nocives peut réduire efficacement la prévalence du tabagisme et ses conséquences sur la santé.
La réglementation peut faire la différence dans n’importe quel pays
La WVA a souligné le rôle crucial des cadres juridiques dans l’élaboration des politiques de réduction des risques liés au tabagisme, en particulier pour garantir le droit des adultes à la santé en leur donnant accès à des alternatives plus sûres. Ce principe est lié au droit à l’information, qui permet aux personnes de prendre des décisions éclairées en matière de santé. Cependant, les obstacles réglementaires, tels que les interdictions et les restrictions, entravent souvent ces efforts.
Par exemple, l’interdiction des produits de vapotage ou les restrictions sur les arômes ont entraîné des conséquences imprévues, comme une augmentation du taux de tabagisme. À San Francisco, l’interdiction des arômes a entraîné une augmentation du taux de tabagisme chez les adolescents, tandis qu’en Estonie, les vapoteurs se sont tournés vers des produits dangereux du marché noir. De même, le Massachusetts a connu une augmentation des ventes de cigarettes après une interdiction complète des arômes. Ces exemples mettent en évidence l’impact complexe des mesures juridiques restrictives sur les efforts de réduction des risques.
Les pays qui adoptent davantage de produits alternatifs à la nicotine, comme le vapotage, le tabac chauffé, les sachets de nicotine et le snus, ont tendance à réduire les taux de tabagisme plus rapidement que ceux qui ont des politiques plus restrictives, comme l’Australie. Les données suggèrent que rendre ces produits plus abordables et accessibles peut réduire la consommation de tabac. Cependant, il existe un contraste frappant dans la manière dont les pays adoptent des stratégies de réduction des méfaits du tabac. La Suède et le Royaume-Uni ont enregistré une baisse significative du taux de tabagisme en soutenant ces alternatives, tandis que les pays à revenu faible et intermédiaire sont confrontés à des politiques plus restrictives. Cette disparité non seulement entrave la réduction des méfaits, mais exacerbe également les inégalités mondiales en matière de santé en limitant l’accès à des alternatives au tabagisme plus sûres.
La science THR et les données du monde réel vont dans la même direction
Fournir des informations précises sur des alternatives plus sûres comme le vapotage est essentiel pour une réduction efficace des méfaits. La stratégie de la Suède, qui combine réglementation, éducation et alternatives plus sûres et accessibles, la positionne pour devenir le premier pays « sans fumée ». En fait, la revue Cochrane de 2022 souligne que le vapotage est plus efficace que les thérapies traditionnelles de remplacement du nic (comme les patchs et les gommes) pour aider les gens à arrêter de fumer. Alors qu'un essai clinique de l'Université Queen Mary a révélé que le vapotage est deux fois plus efficace pour arrêter de fumer, et des études de l'Université de Genève et de l'Université Virginia Commonwealth montrent que les anciens fumeurs qui passent au vapotage sont moins dépendants que les utilisateurs de gomme à mâcher à long terme. Ces résultats renforcent l'importance de l'accès à des alternatives au tabac plus sûres dans le cadre des efforts de santé publique.
La France, ainsi que le Royaume-Uni, le Canada et la Nouvelle-Zélande, recommandent le vapotage comme méthode pour aider les fumeurs à arrêter de fumer. Dans ces pays et dans le monde entier, les individus ont le droit de rechercher le meilleur état de santé possible, ce qui inclut de faire des choix éclairés sur les stratégies de réduction des risques. L'accès à des alternatives au nic plus sûres comme le vapotage, le tabac chauffé, les sachets de nic et le snus soutient ce droit. Ces alternatives offrent aux individus un moyen moins nocif et plus efficace d'arrêter ou de réduire leur consommation de tabac, s'alignant sur l'objectif plus large d'amélioration de la santé publique grâce à des stratégies de réduction des risques.
La WVA a conclu en réitérant que les politiques de santé publique qui proposent des alternatives plus sûres au tabagisme peuvent aider les individus à réduire ou à arrêter de fumer, ce qui conduit à de meilleurs résultats en matière de santé. Le droit à la santé comprend non seulement l’accès aux soins de santé, mais aussi la disponibilité d’informations précises sur les risques et les avantages des différents produits. Veiller à ce que les individus aient accès à ces alternatives, ainsi qu’à des informations fiables, est essentiel pour respecter et réaliser le droit à la santé, en permettant aux personnes de faire des choix éclairés pour leur bien-être.