Il y a quelques jours à peine, Vaping Post a présenté la stratégie de sevrage tabagique progressive et réussie de la Nouvelle-Zélande, une stratégie qui rapproche le pays de son objectif sans fumée. Cependant, la World Vapers’ Alliance (WVA) vient d’exprimer de sérieuses inquiétudes concernant la récente décision du pays d’interdire les produits de vapotage jetables.
Annoncée par le ministère de la Santé néo-zélandais, l’interdiction interdit la production et la vente de toutes les vapes non rechargeables et non rechargeables, y compris les dispositifs à usage unique comme les réservoirs préremplis, les dosettes et les cartouches. Le responsable des politiques de la WVA, Alberto Gómez Hernández, a souligné que s’il est essentiel d’empêcher les adolescents d’utiliser des produits à base de nicotine, des réglementations strictes en matière d’âge sont essentielles pour y parvenir.
D’un autre côté, l’interdiction proposée néglige clairement le rôle important que jouent les vapes jetables pour aider les fumeurs adultes à arrêter de fumer. Interdire les produits jetables et les systèmes à dosettes pour les adultes pourrait nuire à la santé publique et compromettre les progrès réalisés ces dernières années en matière de lutte contre le tabagisme. La WVA exhorte les autorités sanitaires néo-zélandaises à reconsidérer cette position prohibitionniste et à continuer de soutenir les stratégies progressistes de réduction des risques liés au tabac qui ont réussi à réduire les taux de tabagisme locaux.
De l’autre côté de la mer de Tasman, l’Australie a interdit les vapes jetables (qu’elles contiennent ou non du nic) en janvier 2024. En mars 2024, cette interdiction a été étendue à toutes les vapes sans licence d’importation. Naturellement, les autorités locales ont invoqué la protection de la santé publique comme raison de l’interdiction. Cependant, les données du monde réel ont montré que le principal résultat de ces restrictions n’est qu’un marché noir en plein essor.
Une vague d’interdiction se propage à travers l’Europe
De même en Europe, la Suisse s’apprête à interdire la vente de produits jetables, connus localement sous le nom de « puff bars », après que le gouvernement a voté en faveur de l’interdiction le 12 juin. Invoquant des préoccupations environnementales et sanitaires, cette décision fait suite à l’approbation d’une motion proposée par le parlementaire écologiste Christophe Clivaz, qui a été adoptée au Conseil national suisse par 122 voix contre 63 et quatre abstentions.
M. Clivaz a fait valoir que les « puff bars » sont particulièrement attrayantes pour les jeunes en raison de leur large gamme de saveurs et de leurs couleurs vives et accrocheuses, contribuant à leur popularité croissante, ajoutant qu’en 2022 seulement, 10 millions d’unités ont été importées en Suisse. Il a également souligné leur impact environnemental, notant que ces appareils finissent souvent comme détritus, provoquant une pollution importante et entraînant des millions de dollars en coûts de nettoyage. Sur le plan de la santé, M. Clivaz a fait part de ses inquiétudes quant au caractère addictif des « puff bars » et aux effets à long terme sur la santé encore incertains associés à leur utilisation.
Malgré ces inquiétudes, la ministre de l’Intérieur Elisabeth Baume-Schneider et le Conseil fédéral, l’organe exécutif suisse, se sont opposés à la motion, arguant que l’interdiction pourrait être prématurée. La décision finale revient désormais au Sénat suisse, qui déterminera si l’interdiction sera mise en œuvre ou non.
Au Royaume-Uni, le gouvernement travailliste nouvellement élu a dévoilé son projet de réintroduire le projet de loi sur le tabac et les cigarettes électroniques, qui comprend une interdiction générationnelle de fumer ainsi qu’une réglementation plus stricte sur les cigarettes électroniques et autres produits contenant du nicotine. Cependant, il n’a pas encore été fait mention d’un projet d’interdiction des cigarettes jetables, une mesure qui avait déjà été introduite pendant le mandat de Sunak mais qui n’avait pas été finalisée avant qu’il ne quitte ses fonctions.
Les autres pays européens qui vont de l’avant avec l’interdiction des cigarettes électroniques à usage unique sont : la Belgique, qui a reçu l’approbation de l’UE pour interdire ces produits à compter du 1er janvier 2025 ; la France, dont la législation a été approuvée par l’Assemblée nationale en décembre 2023, axée sur la protection de l’environnement et de la santé publique, en particulier pour les jeunes ; la Pologne, dont le ministre de la Santé a annoncé son intention de rédiger une loi interdisant les cigarettes jetables en mars dernier ; et l'Irlande du Nord qui a l'intention d'interdire la vente et la fourniture de ces produits d'ici avril 2025.
Une interdiction des cigarettes électroniques jetables au Royaume-Uni pourrait affecter environ 2,6 millions de personnes
Pendant ce temps, des recherches récentes de l'UCL et du King's College de Londres examinant l'éventuelle interdiction des cigarettes jetables au Royaume-Uni ont indiqué que la mesure pourrait affecter environ 2,6 millions de personnes, ralentissant potentiellement les progrès réalisés dans la réduction des taux de tabagisme, tout en affectant de manière disproportionnée les communautés défavorisées. Cette interdiction est considérée comme contre-productive car elle restreint l'accès à un outil clé qui aide les fumeurs à passer à des alternatives plus sûres.
Les experts soulignent que les cigarettes électroniques jetables sont un point de départ accessible pour les fumeurs qui cherchent à passer à des alternatives plus sûres au nic, principalement en raison de leur prix abordable et de leur facilité d'utilisation. Par conséquent, soutenir cette transition est vital pour la santé publique, en particulier lorsque les cigarettes, qui sont beaucoup plus nocives, restent largement disponibles. Vues sous cet angle, de telles interdictions semblent illogiques, car elles suppriment un produit 95 % plus sûr tout en permettant à l'option la plus dangereuse de rester sur le marché.