Concernant les mesures de réduction des méfaits du tabac dans les pays nordiques, malgré le succès de la Suède

La Finlande a annoncé son intention d'augmenter les taxes sur les jus de vape et les sachets de nic, ces dernières entraînant une augmentation du prix d'environ 2,5 euros par paquet. La mesure vise à soumettre les produits à base de tabac sans fumée à la taxation du tabac et est bien sûr considérée comme un pas en arrière important dans les efforts de réduction des méfaits du tabac (THR).

La proposition du gouvernement finlandais d’augmenter ces taxes a été critiquée par les experts en sevrage tabagique. La World Vapers’ Alliance (WVA) a souligné que cette décision entrave les efforts de réduction des risques, car elle réduit l’écart de prix entre les cigarettes et les vapes, décourageant potentiellement les fumeurs de se tourner vers les options les moins nocives. L’alliance a averti que les impôts plus élevés affectent de manière disproportionnée les groupes à faible revenu présentant des taux de tabagisme plus élevés, exacerbant ainsi les inégalités sociales.

De même, la coalition gouvernementale danoise élabore un ensemble de 30 mesures visant à réduire la consommation d'alcool et de nicotine, notamment des taxes plus élevées sur les produits à base de nicotine et une interdiction des arômes.

Les mesures prohibitives ont toujours échoué
La WVA a une fois de plus exprimé son inquiétude quant aux conséquences négatives potentielles de ces mesures, telles que la croissance des marchés illicites et un éventuel retour au tabac. L'Alliance souligne l'importance d'une réglementation basée sur les risques, arguant que les mesures prohibitives ne sont jamais efficaces. Landl a réitéré que le prix et la variété sont cruciaux pour que les fumeurs cessent de fumer, et que l’interdiction des saveurs ou l’augmentation des prix pourraient entraver les efforts d’abandon du tabac des adultes.

L’Alliance a souligné que la Finlande et le Danemark devraient tirer les leçons des politiques réussies de réduction des risques de la Suède, où des initiatives récentes ont consisté à réduire la taxe locale sur les sachets de snus et de nic, tout en augmentant considérablement la taxe sur les cigarettes. Landl a conclu que l'accent devrait être mis sur la création de davantage d'opportunités permettant aux gens d'arrêter de fumer plutôt que de les restreindre.

Malheureusement, d’autres pays européens semblent également se diriger vers la prohibition. En octobre dernier, le gouvernement letton a approuvé une série d'amendements à la loi locale sur les droits d'accise, notamment une augmentation progressive de la taxe sur les jus électroniques et les produits alternatifs.

Cette augmentation sur les e-jus et leurs composants équivaudra à une augmentation de 21 % dans les années 2024, 2025 et 2026, tandis que celle sur d'autres produits alternatifs tels que les pochettes nic, sera augmentée de 10 %. Le projet de loi augmentera également les taux de droits d'accise sur les produits du tabac chauffés et les cigarettes combustibles de 5 % et 5,6 % respectivement par an.

L’Europe de l’Est va-t-elle dans la même direction ?
En mars 2022, le parlement letton a adopté des amendements en deuxième lecture, introduisant une proposition de limite d’âge pour l’achat de produits du tabac et de nicotine, ainsi qu’une interdiction des produits de vapotage aromatisés. Selon les données d'Eurostat de 2019, la Lettonie a le troisième taux de tabagisme le plus élevé d'Europe, soit 22,1 %.

De même, le gouvernement hongrois a récemment annoncé des mesures sévères sur les vapes et autres alternatives sans fumée, niant les avantages significatifs de ces produits pour arrêter de fumer. En Hongrie, les stratégies de réduction des risques telles que la promotion du vapotage et d’autres alternatives à risque réduit ne sont pas bien accueillies, mais les nouvelles mesures vont encore plus loin.

L'une des mesures évoquées consiste à fixer une teneur maximale en nic de 17 mg par unité de consommation sur les sachets de nic, visant à réduire leur attrait. Les experts du THR soutiennent depuis longtemps que la réduction des concentrations de nic conduit uniquement les utilisateurs à consommer davantage afin d'absorber la même quantité à laquelle ils sont normalement habitués.

Discutant des mesures imminentes de la Hongrie, la WVA a réitéré que cette approche rigide contredit le consensus scientifique largement accepté sur l’utilisation d’alternatives plus sûres aux nic afin de réduire les dommages. En outre, cela semble aussi intentionnellement saper le succès établi obtenu par des pays comme la Suède et le Royaume-Uni, dans la réduction des taux de tabagisme locaux à des niveaux record.

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