Une autre étude française porte sur l'utilisation de la nicotine contre le COVID-19

Une autre étude portant sur l'utilisation de la nicotine comme mesure préventive contre le COVID-19, a été lancée en France.

Une étude antérieure menée dans un grand hôpital universitaire français, entre mars et avril, visait à déterminer l'éventuelle corrélation entre le tabagisme quotidien et la susceptibilité à contracter l'infection par le SRAS-CoV-2. Les chercheurs avaient estimé les taux de fumeurs actuels quotidiens chez les patients infectés par le COVID-19 et les avaient comparés à ceux des fumeurs actuels quotidiens dans la population française générale, après avoir contrôlé les données relatives au sexe et à l'âge.

Les données ont indiqué que le taux de fumeurs quotidiens chez les patients infectés par COVID-19 était de 5,3 %, tandis que dans la population française de 25,4 %. Ces résultats ont conduit les chercheurs à conclure que les fumeurs quotidiens ont une probabilité significativement plus faible de développer une infection symptomatique ou grave par le CoV-2 du SRAS, par rapport à la population générale.

On trouve moins de fumeurs que de non-fumeurs parmi les patients hospitalisés du COVID-19

Dans cette optique, en mars dernier, le Dr Konstantinos Farsalinos, chercheur renommé dans le domaine de la lutte contre le tabagisme, et deux de ses collègues ont analysé des données provenant de Chine, où il a été largement avancé que les taux d'hospitalisation et de mortalité plus élevés chez les hommes chinois étaient dus aux différences de taux de tabagisme entre les sexes. Cependant, Farsalinos a constaté qu'il y avait beaucoup moins de fumeurs parmi les patients hospitalisés du COVID-19.

De même, un autre examen des données chinoises publiées dans le European Journal of Internal Medicine a conclu que « le tabagisme actif ne semble pas être associé de manière significative à un risque accru de progression vers une maladie grave dans le cadre du COVID-19 ».

Par la suite, des tendances similaires ont commencé à apparaître dans le monde entier. Les données des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont montré que les fumeurs ne représentaient que 1,3 % des cas de COVID-19 analysés, alors que le taux de tabagisme chez les adultes américains est de 13,7 %.

L'institut de santé norvégien a supprimé le tabagisme comme facteur de risque du COVID

En réponse à ces chiffres, l'Institut norvégien de la santé publique avait supprimé le tabagisme comme facteur de risque de symptômes graves de coronavirus à la mi-avril. De retour en France, d'autres recherches ont été lancées pour déterminer si les timbres de nicotine pouvaient jouer un rôle protecteur contre le COVID-19.

Une étude menée par le neurobiologiste de renommée mondiale Jean-Pierre Changeux et le professeur Zahir Amoura, chef du service de médecine interne 2, maladies auto-immunes et systémiques de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière - AP-HP, avait été publiée plus tôt cette année.

La nicotine comme mesure préventive

Par la suite, un récent communiqué de presse de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) a expliqué que la nicotine inhibe la pénétration du virus et sa propagation dans les cellules, et donc que la nicotine pourrait jouer un rôle prophylactique (préventif) contre le COVID-19, et a annoncé la poursuite des recherches sur le sujet.

L'étude en question sera randomisée, nationale et multicentrique, réalisée en double aveugle, et devrait impliquer des équipes de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, de l'Université de la Sorbonne et de l'Inserm. Elle devrait inclure environ 1 633 soignants médicaux et non médicaux, travaillant dans un établissement de santé, non fumeurs (ou anciens fumeurs ayant arrêté de fumer depuis plus de 12 mois), sans antécédents d'infection par COVID-19, et travaillant avec des patients (avec ou sans le virus).

Les chercheurs administreront des timbres de nicotine à certains des participants pendant une période de 4 à 5 mois, puis effectueront un suivi pendant 6 à 7 mois. Bien entendu, il est encore trop tôt pour conclure exactement comment la nicotine interagit avec le coronavirus. Toutefois, si la nicotine est effectivement confirmée comme facteur de protection, les thérapies de substitution nicotinique, y compris les cigarettes électroniques, pourraient jouer un rôle essentiel dans la lutte contre cette pandémie.

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